Détail formation |
Le vétérinaire, un acteur scientifique au centre du débat sur le bien-être des animaux de production - application à la filière bovine laitière, analyse de cas et évaluation critique | ||||
Réf : JPV2019-1-1
- Année : 2019
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Formateur : | Docteur DURIEUX Jean-Pierre | |||
Diplôme principal : | Docteur en Médecine Vétérinaire | |||
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Domaine : |
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Espèce : | ||||
Mots clés : | bovin, élevage, laitier, bien-être, éthique, communiquer, former | |||
Nature de la formation : | ||||
Type de contenu : | Synthèse des connaissances et techniques de base actualisées | |||
Niveau de la formation : | ||||
Langue de la formation : | Français | |||
Durée : | 3 heures | |||
Fractionnement : | ||||
Nombre de PFCC potentiels : | 3 | |||
Public cible : | Vétérinaires praticiens des animaux de rente |
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Prérequis souhaités : | ||||
Nombres d'apprenants : | min. : 15 - max. : 100 | |||
Justifications: | Aujourd'hui le sujet du " bien-être animal " se retrouve plus que jamais sur le devant de la scène médiatique. La plupart des consommateurs se préoccupent des conditions d'élevage lorsqu'ils choisissent leur alimentation. Ils associent " Bien-être des animaux " et " qualité des aliments ". On parle de plus en plus " d'éthique animale " et on assiste à une évolution des représentations de l'animal, de son statut dans la société. Le vétérinaire praticien se retrouve au coeur du débat. Comment s'y retrouver entre les dimensions scientifiques, techniques, économiques, sociales et éthiques du bien-être animal ? Dans son travail quotidien avec l'éleveur, premier acteur du bien-être de ses animaux, comment en parler, comment l'évaluer, comment former ? En tant que professionnel de la santé, comment témoigner de manière objective face aux vives réactions émotionnelles du public et de la presse ?
Comment, en tant que vétérinaire, occuper un place professionnelle objective dans la problématique du BEA et des controverses sociétales qu'elle suscite ? Comment aborder le BEA avec l'éleveur pour qu'il soit perçu comme autrement qu'une contrainte inutile ? La littérature scientifique montre différents points de résistance à la mise en ouvre de l'éducation au bien-être animal dans l'élevage (Vidal et Simonneaux, 2013, Lipp et Simonneaux, 2014). Comme le confirme la Stratégie de l'Union européenne pour la protection et le bien-être des animaux 2012-2015, les éleveurs ne connaissent pas les pratiques de production alternatives et créent souvent eux-mêmes une résistance pour changer ce qui pourrait améliorer le bien-être animal. La loyauté et les habitudes acquises à l'égard des pratiques parentales, la conformation aux pratiques et idéologies dominantes du monde professionnel priment sur les valeurs éthiques et constituent des obstacles psychologiques et culturels à la prise en compte Le bien-être des animaux est donc un sujet difficile à communiquer dans le domaine agricole. Le vétérinaire occupe une position stratégique importante dans ce domaine mais ignore souvent comment aborder la problématique avec l'éleveur. Communiquer sur le BEA exige non seulement des connaissances, mais aussi des compétences transversales spécifiques qui ne sont généralement pas prises en compte comme le contexte de vie, le sens donné, l'empathie avec les autres acteurs et avec l'animal (Vidal et Simonneaux, 2015). Le "refroidissement" de la question vivante du bien-être animal conduit alors à la promotion d'une technoscience qui montre aujourd'hui ses limites. Ne pas remettre en cause les valeurs, les affects associés à la prise en compte du bien-être de l'animal, effacer les difficultés à le caractériser, afin d'éviter qu'il ne soit remis en question par les apprenants, conduit à un véritable paradoxe : en cherchant à restaurer l'animal comme un être sensible, c'est une vision réifiée Comment les vétérinaires peuvent-ils être formés et se former pour autonomiser les éleveurs en encourageant la pensée critique ? Les vétérinaires sont chargés de missions d'accompagnement, d'inspection et de contrôle des conditions d'élevage. Cette formation vise à aider les vétérinaires pour qu'ils puissent jouer un tel rôle dans une posture émancipatrice pour l'agriculteur. |
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Objectifs : | Au terme de cette formation, le participant sera en mesure :
- De faire le lien entre l'évolution des connaissances scientifiques (ethologie, sciences cognitives) et celle du statut de l'animal dans notre société. - De développer ses compétences d'analyse critique des outils d'évaluation du bien-être animal pour les choisir et les utiliser de manière optimale. - De comprendre les enjeux des débats actuels autour du bien-être animal et de s'y engager en tant qu'acteur professionnel et citoyen. - De comprendre et identifier les différentes éthiques qui nourrissent les débats sur le statut de l'animal de production. - De développer ses compétences pour dialoguer avec les éleveurs sur le sujet et de transférer ses connaissances. - De passer de ses compétences vétérinaires traditionnelles à un conseil orienté de consultant en développant une collaboration efficace avec les éleveurs. |
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Résumé : | En préambule, chaque participant est invité à réaliser le questionnaire Q-sort : questionnaire composé de phrases portant la controverse autour de l’élevage et le BEA utilisé comme « teaser » et comme incitant au débat pendant la formation. L’objectif pédagogique du Q-sort est d’aider le participant à faire le point sur ses représentations au niveau de la problématique concernée.
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Moyens pédagogiques utilisés : | La formation se déroule sur (une ou une demi journée) et laissera une place importante au débat en s'appuyant sur des connaissances/informations illustrées avec divers outils didactiques comme la vidéos, la prise de parole, les boitiers " réponses ", le Q-sort (questions préliminaires).
Le cadre conceptuel d'apprentissage choisi s'inscrit dans une épistémologie socioconstructiviste, valorisant les échanges entre pairs. Il s'appuie sur les principes de la didactique professionnelle (Pastré, 2006) et de la didactique des questions socialement vivantes (Legardez et Simonneaux, 2006). Alors que le premier investit les pratiques réelles d'un professionnel, les connaissances, les objectifs, l'éthique et l'affectivité liés à ces pratiques ; le second vise à valoriser pédagogiquement les controverses entourant des questions scientifiquement et socialement controversées telles que celles qui découlent du souci du bien-être des animaux en élevage. L'approche didactique envisagée vise à soustraire les automatismes de perception établis par l'habitude et à permettre une réflexivité et un changement possible des représentations et des pratiques de l'apprenant basées sur les principes de l'"étrangeté" (Ginzburg, 2013) avec l'objectif de permettre un raisonnement socio-scientifique. Le raisonnement socioscientifique repose sur la reconnaissance de la complexité inhérente de la question, l'examen de la question sous de multiples angles, l'appréciation des enquêtes en cours sur la question, l'expression du scepticisme à l'égard des connaissances, l'existence possible de biais, l'examen des connaissances fournies par différents producteurs et l'examen des modalités de gouvernance pour gérer la question (Sadler, Barab et Scott, 2006). |
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